L'économie en mouvement - L’environnement peut-il survivre à notre modèle économique ? - 10 Juin 2025

June 11, 2025 00:07:52
L'économie en mouvement - L’environnement peut-il survivre à notre modèle économique ? - 10 Juin 2025
L'économie en mouvement
L'économie en mouvement - L’environnement peut-il survivre à notre modèle économique ? - 10 Juin 2025

Jun 11 2025 | 00:07:52

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Show Notes

Pollution, perte de biodiversité, réchauffement climatique : les signaux d’alerte se multiplient. Mais ces crises écologiques sont-elles vraiment compatibles avec notre logique de croissance et de consommation ? À travers le prisme des limites planétaires, des accords internationaux et des résistances politiques, ce sujet questionne le rôle de l’économie dans la destruction – ou la sauvegarde – de notre planète.

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Episode Transcript

[00:00:00] Le balado que tu t'apprêtes à écouter, tu peux pas l'entendre ailleurs. C'est une exclusivité. 88.3, c'est fuck. Ça part ici. [00:00:14] Bienvenue de nouveau dans l'économie en mouvement sur CFA 88.3. On poursuit notre exploration des grandes tensions de notre temps. Après avoir parlé des conflits entre les États-Unis et le Canada, j'aimerais pencher maintenant sur une tension bien plus vaste et vitale. Notre modèle économique est-il en train de détruire l'environnement? [00:00:40] Ou dit autrement, l'environnement peut-il suivre à notre manière de produire, de consommer, de croître? Spoiler! Oui, la réponse n'est pas si simple, mais elle est quand même un peu urgente. On va commencer par une image simple. Imaginez la Terre soit une batterie. Chaque année, on la vide plus vite qu'elle ne peut se recharger. [00:01:07] Je vois comme étant, elle symbolise le jour du dépassement. En 2024, il est tombé le 1er août et à cette date, l'humanité avait déjà consommé plus de ressources que la Terre ne peut régénérer en un an. Et cette surconsommation se traduit concrètement par des incendies de forêt même en zone arctique, méga sécheresse comme en Californie ou même au Maroc, inondations extrêmes en Libye, au Pakistan ou même ici au Québec et un chiffre glaçant selon l'ONU La température mondiale pourrait augmenter de 2,8°C d'ici fin du siècle. Même si les engagements actuels sont respectés et pendant ce temps-là, l'économie continue de croître. [00:02:07] Revenons à cette obsession du produit intérieur brut, le PIB. Pourquoi est-ce devenu la référence absolue? Parce que pendant le temps, la croissance, quand il y a une croissance, il y a un emploi, il y a un revenu, il y a quand même une stabilité. Mais aujourd'hui, cette croissance ne tient plus. Car, prenons un exemple local, le développement immobilier à Sherbrooke génère de la croissance économique. Mais si ça se fait au détriment des milieux humides, de la biodiversité locale, de l'accès au logement pour les plus précaires, est-ce encore du progrès, ça ? Un autre exemple un peu mondial, un peu vaste quand même. Je vois qu'en Chine, pardon, La croissance annuelle dépasse souvent 5 ou 6%, mais elle s'accompagne de villes irrespirables, de fleuves pollués et des niveaux d'entêtement écologiques tels que les sols agricoles deviennent stériles. [00:03:17] C'est là qu'intervient le paradoxe de Kuznetsov environnemental. Plus un pays se développe, plus il pollue, jusqu'à un certain seuil, puis il investirait pour nettoyer. Mais ce modèle est remis en cause et on constate des dégradations irréversibles même dans les pays riches. Je ne veux pas creuser dans les causes environnementales car moi-même j'ai fait des recherches, j'ai fait des applications de ce modèle sur plusieurs pays. Je ne veux pas rentrer dans les détails. En gros, on entend souvent parler de la croissance verte, green economy, comme si c'était la solution magique, la solution miracle. Mais l'idée c'est de produire plus tout en polluant moins. On parle de découplage, mais plusieurs études montrent que le découplage absolu, c'est-à-dire une baisse réelle des émissions malgré la croissance, n'existe quasiment pas à l'échelle mondiale. Et même là, où ça fonctionne, c'est souvent grâce aux délocalisations. Offshoring. Les pays riches importent des biens produits dans les pays plus pauvres qui, eux, polluent à notre place. On exporte la pollution pour mieux afficher un beau bilan carbone. Un exemple, un t-shirt éco-responsable vendu au Québec, mais il est fabriqué au Bangladesh avec du coton importé, des teintures toxiques et des ouvriers payés deux dollars par jour. Est-ce vraiment ça durable? [00:05:04] on en revient à une question simple mais radicale. Peut-on concevoir une économie qui ne dépasse pas les limites de la Terre ? Plusieurs économistes, plusieurs activistes y réfléchissent depuis longtemps. Ce n'est pas Juste la théorie. Amsterdam a adopté du donut que je viens de parler avant pour orienter ses politiques publiques. Rénovation urbaine, circulation, circuit court, zéro artificialisation. Mais... Sincèrement, je ne vois pas, car il y a quand même des initiatives locales comme les transitions énergétiques ou les projets d'économies circulaires en partie, comme Alestri, montrent qu'un autre chemin est possible. Mais au fond, cette transformation ne dépend pas que de gouvernement. Elle dépend aussi de nos choix de société. Peut-on accepter de consommer moins, mais mieux? [00:06:10] Étant prêt à ralentir un peu pour permettre à la planète de respirer, peut-on réorienter l'innovation vers des besoins réels plutôt que vers l'obsolescence programmée où la croissance a tout pris ? C'est une affaire de valeur, courage, politique, mais aussi de capacité collective à imaginer un avenir différent. C'est très philosophique. Alors pour répondre à la question de l'environnement, peut-il survivre à notre modèle économique ? La réponse est probablement non, en gras, non, si nous ne changerons rien. Mais c'est aussi une opportunité immense de repenser l'économie, non pas contre l'écologie, mais à partir d'elle. [00:07:02] Après tout, comme disait l'économiste Kenneth Boulding, celui qui croit qu'une croissance infinie est possible dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. [00:07:15] Ben, merci d'avoir écouté et restez avec nous, car après la pause, j'aimerais parler d'un sujet qui fait rêver, mais qui peut aussi ruiner, ce sont les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde, car c'est très paradoxal, surtout pour les pays, en fait, soit pour les pays en développement, soit pour les pays développés, car à cause de ces Jeux Olympiques, la Coupe du Monde, par exemple, Il y a des dettes, les dettes qui restent. Alors voilà, courte pause sur les andes CFA 88.

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