Episode Transcript
[00:00:00] Le balado que tu t'apprêtes à écouter, tu peux pas l'entendre ailleurs. C'est une exclusivité. 88.3 CFAQ, ça part ici.
[00:00:11] De retour sur les antes de CFAQ 88.3 FM. Vous êtes toujours à l'écoute de l'économie au mouvement.
[00:00:24] Et alors voilà, une amitié entre le nord américain, pas si tranquille, entre coopération forcée, concurrence féroce. Le Canada, quand même, il tente de naviguer dans une guerre hybride où il joue gros.
[00:00:43] Dans cette bataille de décisions prises, aujourd'hui, aura un impact non seulement économique, mais aussi écologique. Parce que même si entre alliés historiques, les règles du jeu économique peuvent devenir brutales, alors qu'aujourd'hui, on explore les dessous d'un affrottement frotté, mais intense, la guerre économique hybride entre les States et le Canada. Alors, voilà.
[00:01:11] que tout semble paisible entre Ottawa et Washington, des tensions se multiplient. Batterie, bois d'oeuvre, aluminium, subventions vertes, données technologiques. Et si derrière l'amitié nord-américaine, il y avait une bataille d'influence, d'intérêts de survie industrielle, Je vais parler un peu de la dépendance qui remonte de loin, car depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Canada a construit son modèle économique sur un postulat, resté arrimé aux États-Unis.
[00:02:00] Je peux donner même un peu de chiffres pour se planter dans le décor, car en 2023, près de 66% des exportations canadiennes allaient au State. Et le Canada est aussi le principal fournisseur étranger d'énergie des États-Unis. Près de 400 000 personnes traversent la frontière chaque jour pour travailler, étudier, faire des affaires, faire des business. Mais cette relation est inégale pour les États-Unis. Le Canada est un partenaire parmi d'autres. Mais pour le Canada, c'est le partenaire et que Washington est tournu, Ottawa attrape la grippe. Je donne des exemples. En 1971-72, dans ces années 70, Nixon a suspendu la convertibilité du dollar en or, effet immédiat sur la politique monétaire canadienne. Un autre exemple, en 2009, après la crise financière, Barack Obama lance une clause « Buy American » dans son plan de relance. Les entreprises canadiennes sont exclues, sont écartées, tassées des marchés publics américains. Et depuis 2022, c'est l'inflation réduit, ou bien, si je ne me trompe pas, dans l'acronyme IRA, qui veut dire Inflation Reduction Act, qui cristallise les tensions. 370 milliards de dollars pour soutenir les technologies vertes, les véhicules électriques, les énergies renouvelables. Mais attention, car pour en bénéficier, les produits doivent être fabriqués aux États-Unis ou dans des pays qui ont signé des ententes commerciales spécifiques. Comme résultat, les États-Unis redeviennent ultra-protectionnistes Je peux voir comme étant relocalisation, mais leur avantage. Réaction du Canada Ottawa lance un plan d'investissement massif qui est subvention à Stellantis pour produire des batteries à Windsor, près de 13 milliards de dollars canadiens. Notre Vault en banlieue de Montréal, 7 milliards de dollars d'investissement avec soutien fédéral et provincial. Volkswagen en Ontario, près de 13 milliards de dollars d'incitatifs. Le ministre François-Philippe Champagne parle d'un match économique entre les Américains. Mais des économistes comme Pierre Fortin, Armin s'interrogent. Est-ce viable à long terme? si on voit comme à moyen terme, à long terme. Est-ce que le Canada ne s'endette pas pour suivre une course perdue d'avance? Les conflits commerciaux quand même récurent. La guerre économique ne date pas d'hier. Plusieurs dossiers traînent depuis des décennies. Bois d'œuvre. Les États-Unis imposent des tarifs depuis les années 1980. Pourquoi? Il estime que les provinces canadiennes subventionnent indirectement leurs producteurs. En 2023 encore, les droits compensateurs sur le bois québécois étaient plus de 8%, 9%. Aluminium et acier. En 2018, Trump impose des tarifs pour des raisons de sécurité nationale. Oui, vous avez bien entendu comme le Canada une menace pour la sécurité des États-Unis, les produits laitiers, les Américains, contestent le système de gestion de l'offre au Canada, notamment les quotas qui protègent les producteurs locaux, et même avec Ex-Alena, les mécanismes de règlement des différents sont lents et les décisions sont souvent en faveur des Américains. La guerre hybride, c'est aussi, je le vois comme une question de contrôle technologique et de souveraineté américaine.
[00:06:14] Ce n'est pas une simple préférence, c'est quand même une injection géopolitique. Les États-Unis, je vois qu'ils veulent aussi que le Canada limite l'accès des entreprises chinoises à ces mines de lithium, de nickel, de graphite, qu'en problème, ces ressources sont stratégiques pour des batteries électriques. Et la Chine est déjà très présente en Afrique et en Amérique du Sud. Comme résultat, le Canada se retrouve coincé entre ses intérêts économiques et ses obligations sécuritaires vis-à-vis des États-Unis. Quel avenir alors? Ce beau pays, le Canada, doit-il s'aligner en permanence au State?
[00:07:03] Où peut-il développer une politique industrielle autonome alignée avec ses valeurs environnement, inclusion ? La réponse, ce n'est pas si simple à développer. Sur le plan technologique, le Canada brille. Ushua, pionnier de l'intelligence artificielle, est basé à Montréal.
[00:07:26] Le pays est reconnu pour ses talents, ses universités, ses politiques inclusives, mais sans soutien massif comme l'Ira, le risque est de perdre la bataille de la compétitivité. Et puis, il y a la voie diplomatique, car peut jouer un rôle médiateur de bâtisseur de pont entre blocs, à condition de défendre ses propres intérêts. Alors oui, Je vois les États-Unis sans un partenaire, mais aussi un compétiteur, un géant qui agit d'abord pour lui-même. Et le Canada, il avance sur une ligne fine entre amitié stratégique et méfiante, un peu comme méfiance structurelle.
[00:08:13] Une guerre hybride est en cours, sans bruit mais bien réelle. Les décisions prises aujourd'hui façonneront l'économie de demain. Et justement, parlons de l'écologie parce que derrière la quête de puissance, la croissance industrielle et les chaînes d'approvisionnement mondialisées, Une question qui persiste, qui est urgente et incontournable quand même. Notre modèle économique est-il compatible avec la survie de notre environnement ? La pollution, réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, à force de vouloir produire toujours plus, ne sommes-nous pas en train de scier la branche sur laquelle repose notre propre avenir économique ? Ce qu'on va explorer maintenant dans cette troisième partie de l'émission.