L'économie en mouvement - Externalités et carbone : qui paie vraiment le coût de l’énergie? - 05 Octobre 2025

October 06, 2025 00:12:41
L'économie en mouvement - Externalités et carbone : qui paie vraiment le coût de l’énergie? - 05 Octobre 2025
L'économie en mouvement
L'économie en mouvement - Externalités et carbone : qui paie vraiment le coût de l’énergie? - 05 Octobre 2025

Oct 06 2025 | 00:12:41

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Show Notes

Ici, on met à nu la différence entre prix privé et coût social. Je clarifie ce qu’est une externalité, pourquoi un litre d’essence payé à la pompe ne solde pas la facture climatique et sanitaire, et comment on peut internaliser ces coûts via taxes, marchés d’émission ou normes. On revient sur les choix récents au Canada (pilier industriel, fin du prélèvement au détail) pour comprendre où le signal-prix circule désormais, qui l’absorbe (producteurs, contribuables, générations futures) et comment compenser équitablement les ménages vulnérables. L’idée-force : on paie toujours la vraie note de l’énergie — soit maintenant, clairement et efficacement, soit plus tard, diffusément et plus cher. Un guide pour lire les politiques sans slogans et orienter nos décisions d’investissement, domestiques et collectives.

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Episode Transcript

[00:00:00] Le balado que tu t'apprêtes à écouter, tu peux pas l'entendre ailleurs. C'est une exclusivité. 88.3, c'est fuck. Ça part ici. [00:00:15] De retour sur les ordres de CFA 88.3. C'est 21h33. Voilà, c'est encore nuit, c'est le soir. Et comme je viens de mentionner, là, présentement, qu'on va parler sur les externalités carbone et qui paie vraiment le coût de l'énergie. Alors, parlons un peu d'un angle simple, mais décisif de l'économie de l'énergie. La différence entre ce que vous payez à la pampe et sur votre facture de chauffage et ce que la société paie réellement. En économie, on appelle cela comme étant une externalité. Quand vous brûlez un litre d'essence ou un mètre de cube de gaz, vous réglez le prix privé du carburant. Mais les émissions qui s'envolent, la pollution locale, les dommages climatiques futurs, eux, ne passent pas à la caisse en même temps. La théorie nous dit qu'un bon prix devrait intégrer ces coûts sociaux cachés. C'est le principe du prélèvement Pigouvien pour aligner les décisions privées et intérêts collectifs. Alors, au Canada, ce débat a pris un peu un virage majeur en 2025, depuis en fait le 1er avril. La redempference fédérale sur les carburants payés par les ménages a été ramenée à zéro. Le gouvernement a mis fin au « consumer facing carbon price » et recentre le système fédéral sur la tarification industrielle. Les grands émetteurs restent assujettis à des normes et des paiements liés à leurs émissions. Concrètement, bien réellement, cela signifie que la taxe carbone fédérale, qui s'appliquait à l'essence, au diesel ou au gaz naturel des particuliers, n'est plus perçue. Alors, en revanche, l'architecture pour le secteur industriel demeure avec un prix national du carbone qui continue d'augmenter dans ce pilier-là. Alors, pourquoi ce pivot quantille pour votre portefeuille ? [00:02:26] et pour l'économie ou la science économique. D'abord, parce que retirer la taxe au détail, n'efface pas la question des externalités. Les émissions continuent d'avoir un coût social, même si le consommateur final ne le voit plus sur son reçu. La Banque du Canada a d'ailleurs estimé l'effet mécanique de cette suppression sur les prix. En retirant la composante, qui étant le carbone, sur les carburants des ménages. Le niveau de l'indice des prix à la consommation serait abaissé d'environ 0,7% entre avril 2025 et, si je ne me trompe pas, mars 2026. Toutes choses égales, par ailleurs, c'est un coup de froid ponctué sur l'inflation mesurée par une transformation des fondements du marché de l'énergie. Ensuite, il faut se rappeler ce que vaut une tente de CO2 Du point de vue social, les évaluations officielles canadiennes chiffrent les dommages climatiques associés à une tonne de CO2, ce qu'on appelle le coût social du carbone. Alors, à l'horizon 2030, à environ 294 dollars par tonne, valeur utilisée par le Canada et désormais par les États-Unis. Traduction pour notre débat. Si, par exemple, le prix observable sur les carburants est très inférieur à ce que le coût social, la société subventionne implicitement des dommages futurs. À l'inverse, plus le signal prix se rapproche de ce montant, plus nos décisions privées internalisent les coûts réels. Qui paye alors ? Posons trois scènes concrètes, trois scénarios qui sont réels. La première scène, le consommateur. Tant que la taxe au détail était là, une partie de ses externalités passait par votre facture. Puis revenez via un rebond sous forme de Canada Carbon Rebate. En 2025, il n'y a eu qu'un seul versement pour l'année de base 2024 et en avril 2025. [00:04:50] Puis, la programmation a cessé avec la suppression du prélèvement au détail. Notons qu'un supplément rural, rehaussé à 20%, existait juste avant ce changement. Alors, ce design En fait, il soutient davantage les ménages à plus faible revenu ou en zone moins dense. Mais sa logique a été interrompue par l'arrêt de la taxe aux consommateurs. Deuxième scénario, ou bien deuxième scène, voilà, qui est la distribution des coûts. Par niveau de revenu, les travaux du directeur parlementaire du budget, DPP, ont documenté que sur une base strictement fiscale, certains ménages, qui sont notamment dans les quintiles de revenus inférieurs, recevaient des rabais couvrant ou dépassant la charge directe payée. [00:05:48] alors que d'autres ont résisté à un coût net. Mais lorsque l'on inclut les effets économiques implicites indirects, comme étant les incidences sur le revenu ou bien des prix plus larges, alors la plupart des ménages finissaient par supporter un coût net modeste. Cette hétérogénité était expliquée une partie de la polarisation au départ public. [00:06:15] Le troisième cas, ou bien la troisième scène, qui porte sur l'industrie et les signaux d'investissement, même, en fait, sans taxe au détail. Alors, le pilier industriel, qui est le système fédéral à l'attention des gros émetteurs, conserve un prix effectif carbone dans, bien évidemment, l'économie. Alors, en 2025, la trajectoire de référence correspond à à peu près 95 $ par tonne pour ce pilier. avec une hausse annuelle prévue jusqu'en 2030. Ce n'est pas la même chose que faire payer chaque litre au consommateur, mais c'est un levier qui oriente les choix technologiques des producteurs d'électricité, de déciment, d'acier, de raffinage. Alors, en clair, la question se pose encore. Qui paye ? Se déplace davantage en amont la chaîne énergétique. [00:07:15] l'enlève le nez du Canada. L'économie politique mondiale rappelle que les survençons aux énergies fossiles, budgétaires ou via la fiscalité, restent massivement un bruit de signal de prix. L'OCDE, par exemple, recense des milliers de mesures de soutien au sein des pays membres et partenaires, tandis que l'Agence internationale de l'énergie a montré que les subventions à la consommation ont atteint des niveaux records en 2022, amortissant les hausses des prix, mais retardant aussi l'ajustement bas carbone. L'argument d'efficacité économique est né. Subventionner un bien qui génère une externalité négative revient à encourager en fait un coût social futur. Revenons à la cuisine interne de l'économiste. Quand le prix privé ne reflète pas le coût social, deux voies existent. La première, c'est la taxe pigouvienne. Et voilà ce que le Canada a partiellement abandonné au détail. Mais maintenu dans l'industrie, et la seconde, c'est la régulation. Normes d'efficacité, calendrier d'alimentation, des chaudières, fossiles, obligations de contenu propre dans l'électricité, etc. Alors, les deux outils ont des mérites et des limites. Alors, la taxe est transparente et efficace, mais... [00:08:50] Je crains de dire politiquement qu'il est fragile. La norme est visible et ciblée, mais moins fine économiquement et parfois plus coûteuse par tonévité. Quoi qu'on choisisse, l'objectif reste identique. Faire porter le coût de l'énergie là où il est, plutôt que de l'étaler invisible sur les hôpitaux de demain, les rendements agricoles ou l'infrastructure littorale. Et votre panier, dans tout ça, est quoi ? Alors, je peux dire, en préparant cet épisode, je peux dire qu'à court terme, retirer la taxe au détail fait baisser mécaniquement quelques postes. Carburant, chauffage. ce qui allège un peu l'inflation mesurée, comme on l'a vu. Mais le coût social n'a pas disparu. Il s'est réaffecté davantage sur les producteurs via le pilier industriel, davantage sur l'impôt général si l'on finance des subventions à l'énergie, ou aussi davantage sur les générations futures, si l'on reporte les dommages climatiques sans les tarifier aujourd'hui. C'est précisément le message de l'économiste. Il n'existe pas d'énergie, plus ou moins bon marché, si l'on tient compte de tout. Il n'existe que des factures que l'on choisit de payer maintenant explicitement ou plus tard implicitement. Qui paye le vrai coût de l'énergie ? Quelqu'un le paye toujours, si la taxe des tailles disparaît. [00:10:28] Une partie du coût bascule vers l'avenir, plus ou moins dommage climatique. Une autre vers l'impôt, qui sont les subventions, ou bien même les dépenses d'adaptation. Une autre encore vers l'industrie, pilier carbone pour le grand émetteur. Et selon la conception des politiques, ou bien même les ménages à revenus modestes, peuvent être protégés ou non. Alors, l'économie propose une bosseuse simple. Plus le signal prix est proche du coût social du carbone, que le Canada évalue autour de 294 $ par telle, à l'horizon bien sûr de 2030. Moins en subvention des chômages futurs et plus on allie les décisions privées avec l'intérêt collectif. Alors, le choix politique est des décideurs où l'on place ce signal prix. [00:11:23] consommateurs, producteurs ou même sur des normes. Comment on compense équitablement les perdants et quand on encaisse la facture maintenant de façon transparente ou plus tard de façon diffuse ? Et si l'on garde cette boussole en tête, en cesse d'opposer fin du mois et fin du mois, on traite lucidement le coût de l'énergie pour ce qu'il est une addition à répartir. [00:11:53] pas en fait, je vais trouver le mot, dissimuler. Alors une addition à répartir, pas à dissimuler. Alors c'était ça en fait, notre partie sur le troisième sujet qui porte en fait sur l'environnement. Alors courte pause sur les ondes SFA 88.3. Et après la pause, on entame directement le quatrième sujet, bien la quatrième chronique, qui porte sur théorie du jeu au supermarché. Je vais essayer de parler sur les promotions, prix et guerre des marges. Alors voilà, courte pause sur les Andesifax 88.3.

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