Episode Transcript
[00:00:00] Le balado que tu t'apprêtes à écouter, tu peux pas l'entendre ailleurs. C'est une exclusivité. 88.3, c'est fact. Tout ça part ici. L'économie n'attend pas. Elle bouge, elle évolue, elle vous surprend. Rejoignez votre hôte, Othmane Lamzéry, alors qu'il explore et expose toutes les facettes du monde des finances. Bienvenue dans l'économie en mouvement.
[00:00:27] Bonjour, bonjour. Bienvenue dans la CFA 88.3 FM, votre radio plus ou moins préférée. Vous êtes à l'écoute d'Othmane Lamdzili dans votre émission L'Economie en Mouvement. Alors, ce soir, on a relié plus ou moins quatre fils d'une même histoire. Nos décisions d'aujourd'hui écrivent déjà demain. C'est pour cela que j'aimerais bien parler sur l'hypothèque qui nous a pris à raisonner une trajectoire plutôt qu'en photo. Aussi, tout ce qui concerne le chômage, j'aurais parlé de la coupe de Philips. Rappelez que l'inflation se calme quand l'économie respire, mais que la pente est en fait plus douce qu'autrefois. L'énergie et le carbone ont montré qu'un prix n'est juste que s'il inclut ses coûts cachés. Et l'épicerie, qu'en fait, a dévoilé un jeu ou comme disons promo, marque, maison et données qui décident la concurrence. Alors pour vous, ça veut dire trois choses très concrètes. Clarifiez vos anticipations. Où voulez vous être dans les 12 ou bien 24 mois? sécuriser vos marges de manœuvre, budget, amortissement, arbitrage de panier et voilà, lisez les prix comme des signaux, pas comme des évidences. Pour nous, comme étant des décideurs, le défi est en fait Je le vois comme étant symétrique. On crée la confiance, rendre les prix sincères face au coût climatique et encourager une compétition qui crée de la valeur réelle. L'économie n'est pas une fatalité. C'est comme, comme je le dis souvent, une boussole. À chacun de nous de la tenir droite pour que la fin du mois et la fin du monde cessent d'être des chemins opposés et deviennent comme étant même cas vivables. Alors, commençons le premier sujet. Ce sont les anticipations rationnelles et aussi les hypothèques et comment le futur fixe vos paiements. Imaginez que vous soyez en train de magasiner une hypothèque, que vous regardez le taux d'aujourd'hui. où vous comparez deux ou trois offres, vous calculez votre paiement mensuel, et pourtant, sans que vous vous rendiez compte, ce ne sont pas seulement les chiffres du présent qui déterminent votre choix, mais ce que vous, et des milliers d'autres, vous, en fait, pensez que le temps sera demain.
[00:03:14] C'est ça, le cœur des anticipations rationnelles. On décide maintenant en intégrant l'information disponible sur le futur. Et dans l'immobilier, par exemple, où l'on s'engage sur des années, pas 10 ans, pas 20 ans, mais il y a des gens qui s'engagent 30 et 40 ans et plus ici au Québec. Cette logique n'est pas un détail. Elle pèse sur vos mensualités, sur vos risques et même sur les prix des maisons. Prenons une image simple. Vous êtes devant deux portes.
[00:03:45] Derrière, en fait, la première, une hypothèque fixe qui vous promet la stabilité, même paiement chaque mois pendant plusieurs années. Derrière la seconde, une hypothèque plus ou moins variable qui suit le rythme des taux directeurs. Si l'économie se calme, votre taux peut baisser, comme le cas ici. Si elle s'emballe, Il peut plus ou moins monter. Alors, la question n'est donc pas seulement quel taux d'aujourd'hui, mais où seront les taux pendant votre terme ? Cette question, tout le monde se la pose en même temps. Ça veut dire les coursiers, les banques ou bien évidemment nous qui sommes les ménages. Il y a aussi les investisseurs obligataires. Leurs réponses, leurs paris se rencontrent et font. Le marché, c'est ce jeu de miroir entre croyance sur demain et décision d'aujourd'hui que l'on va décortiquer bien évidemment ensemble aujourd'hui. Alors, les anticipations rationnelles, comme la théorie, je veux juste faire une théorie en deux minutes, sans jargon. Alors, c'est l'idée que les gens utilisent au mieux l'information disponible pour prévoir le futur.
[00:04:58] Pas de boucle de cristal, mais pas non plus d'erreur systématique. Si collectivement, on s'attend à une inflation qui recule, on anticipe des taux qui s'assouplissent, et on n'est plus enclin à choisir des termes plus courts, pour profiter, entre guillemets, des baisses à venir. A l'inverse, si l'on craint un retour de l'inflation, par exemple, on privilégie la visibilité d'un fixe plus long. Ce n'est pas de la psychologie de cantoir. Ces attentes se reflètent dans les taux des obligations d'Etat, dans les coûts de financement des banques et et au bout de la chaîne dans votre hypothèque, par exemple. Concrètement, vos choix individuels, quand vous renouvelez, par exemple, quelle durée vous signez, combien vous prépayez, sont guidés par une question qui est basique, qui est simple.
[00:06:00] Je le vois comme étant la trajectoire, ou bien si on peut la rendre comme une question. Quelle trajectoire j'imagine pour les 12 à 24 prochains mois ? Et combien de risques je suis prêt à porter pour l'atteindre ? Alors, ce qui se passe côté banque en coulisse, c'est quoi ? Du côté des prêteurs, qui sont les banques, la mécanique n'est pas si mystérieuse.
[00:06:24] Les taux fixes s'alignent surtout sur les rendements obligataires des moyens durés, eux-mêmes nourris par les anticipations d'inflation et de croissance. Les taux variables se reflètent davantage au taux directeur et à la prime bancaire comme moralité. Quand les marchés lisent, Une détente future, les fixes commencent souvent à bouger avant même une baisse officielle du taux directeur quand les marchés par exemple craignent, alors la courbe se réduit et les fixes craignent. Ce balai signifie une chose importante pour vous, ce que les marchés présents du futur se voient déjà aujourd'hui dans les offres. Est-ce que vous, comme mettons les ménages pensés du futur, se voient dans la demande hypothèque fixe aux variables, dans la longueur des termes signés, dans la vitesse des transactions aussi ? Et les attentes ne sont pas qu'une opinion, elles déplacent des milliards. Passons au concret. Une hypothèque fixe, c'est la stabilité. Vous achetez un prix pour plusieurs années. Vous payez parfois un peu plus que le meilleur scénario futur, mais vous vous protégez contre le mauvais scénario. le scénario pessimiste. Une hypothèque variable, c'est l'adaptabilité que vous acceptez la montagne russe des taux pour tenter de capturer les baisses à venir. Et vous assumez que la pente peut s'inverser. Le grand piège, c'est d'oublier le renouvellement.
[00:08:07] Même si votre taux est fixe, vous semble confortable aujourd'hui, dans quelques années, vous retombez dans le marché du moment. C'est là que les anticipations redeviennent cruciales. Si vous croyez que les taux seront plus bas. Un prochain renouvellement, vous pouvez choisir un terme plus court. Si vous craignez qu'il remonte, vous voyez plus longtemps dès maintenant. Alors, autrement dit, on ne choisit pas une hypothèque pour un instant T. On choisit par une trajectoire sur plusieurs années.
[00:08:47] Alors, comment les anticipations changent vos comportements et aussi en vigueur du marché ? Lorsque les gens anticipent des baisses, on observe plus de signatures à terme court et plus de variables. Les ménages reportent parfois l'achat, expirent des conditions encore meilleures, ce qui refroidit la demande et peut calmer les prix. À l'inverse, on craint une remontée. Alors, les signatures se présentent, les termes s'allongent, et ces empressements peuvent paradoxalement soutenir les prix à court terme, ou bien plus ou moins moyen court terme. L'économie immobilière, je vois comme étant un endroit où la prophétie peut devenir autoréalisatrice. Pendant quelques mois, bien évidemment, si assez de gens, entre guillemets, croient à une fenêtre favorable, ils agissent en conséquence, et cette action modifie le visage du marché. Ramenons cela au niveau du foyer. Par exemple, je peux dire, voilà, hommes et femmes, alors deux couples, où ils ont même revenu, on peut dire 80 000, même objectif. Les premiers estiment que les taux vont rester relativement stables ou baisser doucement. Ils prennent un terme de deux ou trois ans, gardent la flexibilité et planifient des prépayements ponctuels quand ils ont de la liquidité. Alors les seconds, ils craignent une remontée imprévue. Ils optent pour cinq ans comme étant un taux fixe pour protéger leur budget familial. Alors les deux décisions sont plus ou moins rationnelles.
[00:10:45] regard d'anticipation différente. Et c'est précisément le message. Si je veux dire ça en gras, si j'avais la possibilité de le dire en gras, il n'y a pas de bon produit universel. Il y a un produit cohérent avec vos attentes, vos tolérances aux risques et aussi votre horizon, comment vous voyez le monde. Alors, Si je devais résumer en une phrase ce que les anticipations rationnelles changent pour vous, elles vous obligent à penser votre hypothèque comme une trajectoire, pas comme une photo. Votre meilleur choix n'est pas celui qui gagne en un mois, mais celui qui tient la route pendant votre vie réelle, votre travail, votre projet, vos aléas. Alors acceptez qu'il y aura toujours un scénario rétroactif où on aurait dû faire l'autre choix. Alors le but n'est pas en fait d'optimiser la dernière décimale, c'est d'optimiser votre sommeil. Parce que c'est déjà 9h12, alors c'était ça. notre première chronique, notre premier sujet sur les anticipations rationnelles et aussi l'hypothèque et comment on peut voir le futur fixe, variable des paiements. Alors c'était ça, courte pause sur les ordres de CFA 83. On va directement enchaîner après la musique avec le second sujet que j'ai choisi de parler sur la cour de Philips d'aujourd'hui. Alors tout ce qui concerne la relation entre inflation, chômage et panier d'épicerie. Voilà, courte pause sur les Andesifax 88.3.
