Le chômage et l’inflation : deux mots qu’on entend presque chaque jour, deux réalités qui résument à elles seules la santé d’une économie. L’un traduit la capacité d’un pays à offrir du travail, l’autre la stabilité de sa monnaie. Et pourtant, ces deux phénomènes sont profondément liés : ils forment les deux battements du cœur de l’économie moderne.
Dans cette grande chronique du Radiothon de L’Économie en Mouvement, Othmane Lamzihri nous invite à plonger dans ces deux univers, souvent redoutés, mais essentiels pour comprendre comment vit et respire notre société économique.
Tout commence avec le chômage, un indicateur bien connu mais souvent mal interprété. Derrière le taux de 5 %, 6 % ou 8 %, se cachent des réalités très différentes. Il existe en effet plusieurs types de chômage, chacun avec ses causes et ses solutions.
Le chômage frictionnel, d’abord, est celui du mouvement : celui qu’on rencontre entre deux emplois, après un déménagement ou une reconversion. C’est le reflet d’un marché du travail vivant.
Vient ensuite le chômage structurel, plus inquiétant : celui qui naît d’un désajustement entre les compétences des travailleurs et les besoins du marché. Là, la réponse passe par la formation, la mobilité professionnelle et des politiques publiques de long terme.
Et puis, il y a le chômage conjoncturel, celui des crises : quand la demande chute, que les entreprises réduisent leur production et que les emplois disparaissent temporairement. La pandémie de 2020 en est un exemple frappant : le taux de chômage canadien a presque triplé en quelques mois avant de se résorber avec la reprise.
Othmane rappelle aussi le chômage saisonnier, propre à des secteurs comme le tourisme, la construction ou l’agriculture, et le chômage technologique, celui créé par le progrès.
L’automatisation, la robotisation, ou plus récemment l’intelligence artificielle, modifient profondément la nature du travail. Ces transformations détruisent certains emplois, mais en créent d’autres : la question n’est pas de freiner le progrès, mais de s’y adapter.
Et derrière ces classifications se cache une constante : le chômage n’est pas seulement une donnée économique, c’est une réalité humaine. C’est la perte de revenu, de confiance, parfois d’identité. C’est pourquoi Othmane met l’accent sur les politiques d’accompagnement et de réinsertion, qui visent à replacer l’humain au centre de la logique économique.
Mais dès qu’on parle d’emploi, on finit toujours par parler… de prix.
Car quand le chômage baisse, que la demande augmente, les prix ont tendance à grimper : c’est le point de contact avec le deuxième grand thème de la chronique, l’inflation.
L’inflation, c’est la hausse généralisée des prix. En apparence simple, mais en réalité complexe.
Elle peut venir de la demande, quand les ménages consomment plus que ce que les entreprises peuvent produire ;
des coûts, quand les salaires, les matières premières ou l’énergie deviennent plus chers ;
ou encore de l’extérieur, par les importations et la fluctuation des devises.
Mais l’inflation, c’est aussi une question de perception.
Si les consommateurs s’attendent à ce que les prix montent, ils achètent plus vite, ce qui accentue la hausse. C’est un cercle vicieux : la fameuse spirale inflationniste où les prix et les salaires s’alimentent mutuellement.
Face à cela, un acteur joue un rôle clé : la Banque du Canada.
Son objectif ? Maintenir la stabilité des prix, autour d’un taux cible de 2 %.
Pour y parvenir, elle agit sur le taux directeur, c’est-à-dire le coût de l’argent.
Quand elle augmente ce taux, les crédits deviennent plus chers, la consommation ralentit, et l’inflation recule.
Mais quand elle le baisse, elle stimule l’activité et soutient la croissance.
Depuis 2022, le Canada a connu un épisode inflationniste exceptionnel, atteignant plus de 8 %, du jamais vu depuis les années 1980.
Pour maîtriser cette flambée, la Banque du Canada a relevé ses taux à plusieurs reprises, provoquant un ralentissement économique mais évitant la récession. Un exercice d’équilibriste que les économistes appellent un atterrissage en douceur.
Dans cette chronique, Othmane tisse un lien entre le marché du travail et les prix, entre la lutte contre le chômage et la lutte contre l’inflation.
Deux forces souvent opposées, mais complémentaires : plus on veut créer d’emplois, plus on risque de faire grimper les prix ; plus on veut maîtriser les prix, plus on risque de freiner l’emploi.
C’est ce fragile équilibre, cette tension permanente, qui fait de l’économie une science vivante — faite de décisions, de comportements et de confiance.
Et à travers ces deux thèmes, Othmane rappelle une chose essentielle :
que derrière chaque chiffre, il y a une personne,
derrière chaque hausse de taux, une famille,
et derrière chaque pourcentage, une réalité humaine.
Une chronique qui replace la macroéconomie dans ce qu’elle a de plus concret : nos vies quotidiennes, entre le prix du panier d’épicerie et la sécurité de l’emploi.
Parce qu’au fond, comprendre le chômage et l’inflation, c’est apprendre à écouter le rythme du monde économique — ces battements du cœur qui font avancer, ou ralentir, l’économie en mouvement.
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