Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Le balado que tu t'apprêtes à écouter, tu peux pas l'entendre ailleurs. C'est une exclusivité.
[00:00:05] Speaker B: L'économie n'attend pas. Elle bouge, elle évolue, elle vous surprend. Rejoignez votre hôte, Othmane Lamzéry, alors qu'il explore et expose toutes les facettes du monde des finances. Bienvenue dans l'économie en mouvement.
[00:00:25] Speaker A: Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans l'économie en mouvement, votre rendez-vous hebdomadaire sur la CFA 88.3. Je suis Othman, je suis là pour explorer, pour expliquer, pour vulgariser et parfois questionner ce qui bouge dans l'économie d'ici d'ailleurs. Aujourd'hui, On parle de l'intervention de l'État dans l'économie, parce qu'à travers les politiques publiques, le budget, les taxes, les tensions commerciales aussi, Je vois que c'est toujours la même question qui revient. Qui décide et pour qui et avec quelles conséquences ? Et au programme de cette émission, j'ai préparé un plan, un outline composé de quatre blocs comme toujours. On va commencer par décortiquer les trois grands leviers économiques du Canada. En fait, ce n'est pas seulement du Canada, mais je vais donner seulement l'exemple du Canada, mais on va essayer de décortiquer les trois leviers économiques monétaires qui existent. Ça veut dire la politique monétaire, la politique budgétaire et leur vision mixte entre les deux. Ensuite, on va plonger dans le budget fédéral, comment il est réparti et ce que ça dit nos vraies priorités. Et puis, on traverse la frontière pour analyser les tensions économiques actuelles entre les États-Unis et le Canada.
On va voir les pressions fiscales et aussi le recours chez nos voisins du Sud. Et enfin, on va terminer et enchaîner par un sujet souvent mal compris, c'est la taxe carbone. Comment elle est calculée ? Qui la paye ? Et pourquoi elle soulève autant de débats ? Bref, quatre sujets, un seul fil conducteur, c'est quoi ? C'est comprendre comment les États, les États avec grand E, agissent et réagissent et parfois se contradisent.
C'est parti, on entre dans le vif du sujet, avec notre premier thème, c'est qui pilote vraiment l'économie. Alors, quand l'économie va trop vite ou trop lentement, ce n'est pas le hasard qui remet les choses.
Ce sont des choix. En fait, ce sont des leviers, des leviers ou bien des décisions qui décident s'il faut freiner ou relancer l'économie. Est-ce que c'est la Banque centrale ? C'est la Banque du Canada ? Est-ce qu'un ministre de finances qui se réveille d'un jour au lendemain, il dit aujourd'hui, on va exécuter telle telle chose ? Est-ce qu'un algorithme, peut-être un IA, La vérité, c'est que chaque pays arbitre entre différentes écoles de pensée, différents outils et parfois différentes contradictions. Eh bien, il y a trois grandes manières pour l'État d'agir sur l'économie. La première, c'est la politique monétaire. Deuxièmement, il y a la politique budgétaire, ce qu'on appelle aussi la politique fiscale. Et il y a la politique mixte. Quand les deux, ça veut dire la politique monétaire et la politique fiscale, les deux travaillent main dans la main. Et pour comprendre tout ça, Il faut essayer aussi de plonger dans les idées économiques qui influencent les décisions depuis plus d'un siècle. Mes amis, les théoriciens, mes amis, les économistes, ça, c'est pour vous. Ça, c'est un cadeau. Pourquoi? Parce qu'on commence par les grands courants économiques qui existent. Depuis longtemps, on a cru comme Adam Smith que l'État devait intervenir le moins possible, c'est-à-dire c'était le libéralisme classique. Mais après la crise de 1929, la crise des suprêmes, un économiste britannique qui a bouleversé la donne. C'est qui ? Bien évidemment, c'est Joe Maynard Keynes. Selon lui, quand l'économie, elle va mal, l'État doit dépenser, relancer, soutenir même. C'est ce qu'on appelle le courant keynesianisme. Et elle a inspiré les politiques publiques de l'après-guerre. et même celles pendant la pandémie. Puis sont venus les monétaristes, comme je peux citer Milton Friedman, qui ont dit arrêter de trop dépenser. La vraie clé, c'est la maîtrise de la masse monétaire. Alors aujourd'hui, on est dans un modèle pragmatique. Les gouvernements piochent un peu partout selon le contexte. Et ici au Canada, Le Canada, il est où ? Il est où dans tout ça ? Eh bien, c'est un pays qui utilise les trois outils. On a une banque centrale indépendante qui ne dépend pas de l'État et ne dépend pas du secteur privé. Donc vraiment, elle est indépendante, très stricte sur l'inflation. Donc elle agit pour l'inflation.
Il y a aussi un gouvernement fédéral qui intervient pour réduire les inégalités et investir dans le long terme. Il y a une politique mixte, parfois cohérente, parfois contradictoire.
Et voilà, avec ces trois outils, regardez les faits. Pendant la crise de la COVID en 2020, la Banque du Canada a baissé ses taux de 0,25% pendant que le gouvernement fédéral injectait des milliards dans la PCU, les entreprises et la relance. Parfait. Un parfait exemple de la politique keynésienne couplée à une politique monétaire souple, oui. Mais dès 2022-2023, on a changé de temps.
L'inflation a explosé et elle a même dépassé les 8% en juin 2022. La Banque du Canada a relevé son taux directeur jusqu'à 5%. Et le gouvernement, il a fait quoi ? Le gouvernement, il a tenté de maintenir l'aide sociale, mais avec une pression énorme pour réduire ce déficit.
On a donc vu apparaître ce qu'on appelle une tension de politique mixte. Ça veut dire la banque freine l'économie et aussi le gouvernement appuie sur l'accélérateur social. Et puis etc. Alors parlons chiffres.
Le budget fédéral de 2025 prévoit environ 480 milliards de dollars de dépenses. Et parmi les grandes priorités, on a les transferts aux provinces pour la santé et l'éducation, bien évidemment, ce qu'on a vu. On a aussi les crédits pour les logements. On a les investissements dans l'intelligence artificielle et la transition écologique. Et puis l'environnement est plus de 50 milliards rien que pour le service de la dette.
Il existe le déficit prévu, car environ 40 milliards de dollars. Et c'est trop, pas assez. Tout dépend de l'école de pensée qu'on adopte. Par exemple, les conservateurs diront qu'il faut réduire la dette. Les keynisiens répondront, l'important c'est d'investir au bon moment pour éviter la récession. En effet, Ce débat traverse toute l'histoire économique récente et il est encore plus visible aujourd'hui dans un monde post-COVID réel ou bien post-inflation et en transition écologique. Peut-on à la fois soutenir les plus vulnérables et aussi relancer l'investissement, lutter contre l'inflation. C'est ça le dilemme canadien actuel. Alors oui, la politique économique, ce n'est pas qu'une question de chiffres. Je vois que c'est une question de choix sociaux, de valeurs.
Ce ne sont pas des principes, mais ce sont des valeurs et des visions de futur. Et c'est ce qui rend ce sujet passionnant et parfois explosif et toujours d'actualité. Même pour les économistes, on entend toujours des mémoires et des thèses qui parlent toujours de la politique monétaire, de la politique fiscale, politique budgétaire, la politique mixte. Quels modèles adaptants pourront adapter ?
C'est pour ça que je le vois comme c'est vraiment explosif d'actualité. Alors, dans le prochain sujet, justement, on va voir comment se structure le budget canadien. Où va l'argent? Combien pour la santé, pour l'environnement, pour les familles? Et surtout, est-ce qu'on met notre argent là où on dit que sont nos priorités? Finalement, ce qu'on comprend, c'est qu'aucune politique économique n'est neutre. Monétaire ou budgétaire, chaque choix fait des gagnants et des perdants. Ce sont des arbitrages entre croissance et stabilité, entre soutien social et discipline financière, entre le présent et l'avenir. Et au Canada, on tente de maintenir cet équilibre fragile tant bien que mal, dans un monde instable. Mais une chose est vraiment certaine, ce n'est pas parce qu'on ne voit pas les leviers économiques qui ne sont pas activés chaque jour. Maintenant qu'on a vu qui pilote l'économie, j'aimerais plonger dans où va l'argent.
C'est ça, dans le prochain sujet, on va s'intéresser au budget canadien, comment il est construit, comment il est réparti. Est-ce que ça dit de nos vraies priorités en tant que société? Alors restez avec moi, on continue tout de suite avec le deuxième bloc. Et voilà, courte pause et on va écouter The Sound of Silence après la pause. Voilà.